Création de filiale | Etats-Unis

Où monter son entreprise aux USA ?

 |  4 minutes

Contributeur Nicolas Ferry

SOMMAIRE
  • 1 - Pourquoi faut-il prendre en compte le décalage horaire avec la France ?
  • 2 - Pourquoi chercher à se rapprocher de son écosystème ?
  • 3 - Monter son entreprise aux USA : Faut-il se limiter aux seules grandes villes américaines ?
  • 4 - La fiscalité locale est-elle un critère au moment de monter son entreprise aux USA ?
  • 5 - Existe-t-il des différences pour les futures équipes ?

Toute entreprise française qui cherche à s’implanter aux États-Unis se pose cette question. Nous avons interrogé Nicolas Ferry, directeur PRAMEX USA pour savoir quels sont les critères à retenir, afin de déterminer où monter une entreprise aux USA ? Rappelons en préambule que les sociétés étrangères créent fréquemment leur filiale américaine dans le Delaware pour des raisons pratiques et juridiques. Au-delà du choix de la meilleure structure juridique aux États-Unis, les entreprises françaises cherchent également un lieu d’implantation opérationnel sur le territoire américain.

 

Pourquoi faut-il prendre en compte le décalage horaire avec la France ? 

Ce premier critère fait appel au bon sens mais est utile à rappeler. L’entreprise française doit tenir compte de l’amplitude du décalage horaire avec les États-Unis. Quatre fuseaux horaires traversent le continent, en faisant abstraction de l’Alaska et Hawaï. 

La façade Ouest des USA vit avec 9 heures de moins que la France, quand la façade Est n’est qu’à 6 heures de notre fuseau horaire. Résultat : difficile d’imposer une visio à votre équipe basée à San Francisco : à 9 heures pour eux, il est déjà 18 heures pour vous. D’autant plus que certains États connaissent les heures d’été et les heures d’hiver, mais pas en même temps que la France. Pour ces raisons pratiques, certaines entreprises françaises limitent leur recherche à la seule côte est des États-Unis.

 

Pourquoi chercher à se rapprocher de son écosystème ? 

Autre critère de bon sens : implantez-vous près de votre écosystème. L’entreprise française peut estimer que ses clients, ses partenaires commerciaux, ses futurs collaborateurs se situent plutôt dans certains États américains. Par exemple, pour bénéficier d’un pool de main d’œuvre qualifiée dans l’industrie, inutile de s’installer à New York ! 

L’entreprise française ne doit pas se limiter à ses seuls premiers clients sur le territoire américain. Il est préférable de chercher à comprendre où sont situés ses prospects en général. De plus, une entreprise de production aura des impératifs différents en fonction de l’arrivée de marchandises par la terre, par les airs ou par la mer. Une société de services présente moins d’impératifs géographiques.

 

Monter son entreprise aux USA : Faut-il se limiter aux seules grandes villes américaines ?

Créer sa filiale à New-York ou dans la Silicon Valley peut avoir un effet waouh lors de vos dîners parisiens. Pourtant, à New York comme à San Francisco, vous cumulerez certains inconvénients: 

  • un coût élevé de fonctionnement au niveau des loyers, des salaires, des transports et de la vie quotidienne.
  • une fiscalité plus importante en raison d’une taxe supplémentaire prélevée par certaines villes américaines. Cette taxe est en complément de l’impôt sur les sociétés fédéral.

Ce critère est à analyser avec le précédent lié à votre écosystème. Inutile de se lancer dans la mode en dehors de New-York ! Toutefois, il est pertinent d’étudier quelques alternatives : dans la Tech, la Silicon Valley s’étend désormais à d’autres spots. Des villes intermédiaires profitent de cette croissance tout en restant raisonnables. 

La proximité avec de grandes universités américaines peut également justifier une implantation. Par exemple, dans le cas où vous cherchez à recruter les meilleurs talents dès la fin de leurs études.

 

La fiscalité locale est-elle un critère au moment de monter son entreprise aux USA ? 

Le critère fiscal est un faux-semblant. En apparence, certaines villes ou états américains cherchent à attirer les entreprises par des crédits d’impôts. Finalement, même avec un taux d’impôt sur les sociétés nul comme au Nevada, l’impôt fédéral demeure ! Seul le state income tax n’est pas dû. Attention toutefois, ces États compensent en général la diminution de leurs recettes fiscales par l’augmentation d’autres taxes : par exemple, dans le Nevada, avec le gross receipt tax (taxe sur les recettes brutes). 

Or, pour payer des impôts sur les sociétés, il faut générer des bénéfices. Et pour que votre société aux USA génère des bénéfices, elle doit rencontrer son public. Si une part importante de votre chiffre d’affaires se réalise dans un autre État, vous serez imposé là-bas ! La primauté doit donc être donnée à la réalité du business, jamais à la fiscalité. 

Certains secteurs d’activité comme l’industrie bénéficient de crédits d’impôt et d’exonération de cotisations sociales pour inciter les entreprises à s’installer dans certains États américains. Un tissu industriel existant cherche à se renouveler avec des dispositifs d’incitation fiscale, qui peuvent être intéressants, sans jamais supplanter les critères fondamentaux ci-dessus énoncés. 

 

Existe-t-il des différences pour les futures équipes ?

Le succès de votre filiale américaine dépend aussi de vos équipes locales. Il est plus facile de piloter des collaborateurs dans certains États, comme le Texas, très libres quant aux droits des salariés. A l’inverse, la Californie est pointilleuse sur le respect des droits sociaux, mais rien d’alarmant pour une entreprise française habituée aux réglementations tatillonnes. 

Dans tous les cas, faire plaisir à vos salariés sera un atout pour recruter les bons talents. 

 

En conclusion, la meilleure approche consiste à immatriculer sa société dans le Delaware, puis à choisir un premier État en fonction de son écosystème et de son secteur d’activité. Dans certains cas, il peut être pertinent de chercher au-delà des grandes villes. 

Le lieu de résidence de son country manager peut être un critère. Toutefois, il est fréquent de disposer de collaborateurs dans plusieurs États, y compris pour les petites structures. Cette présence multi-state se renforce avec le travail en remote et offre un vaste choix de recrutement sur tout le territoire américain. Un commercial peut souvent être le seul représentant de sa structure dans un État et couvrir plusieurs États voisins, compte tenu de l’immensité du pays. 

Monter son entreprise aux USA en se dispersant génère plus de business mais également des coûts fixes plus élevés en raison des enregistrements et des déclarations multiples. PRAMEX accompagne ses clients pour optimiser la couverture adéquate du territoire. 

 

Notes : Le présent article concerne des informations d’ordre général, qui ne constituent pas un conseil. Nous vous invitons à nous consulter pour de plus amples précisions.