Création de filiale | Singapour

Comprendre le statut de Sole Proprietorship à Singapour.

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SOMMAIRE
  • 1 - Qu’est-ce qu’une "sole proprietorship" à Singapour ?
  • 2 - Quelles sont les conditions à respecter pour une personne morale étrangère ?
  • 3 - Quelles sont les modalités de création d’une sole proprietorship ?
  • 4 - Les obligations post-création à Singapour

Quelle type d’entreprise créer à Singapour ? Plusieurs formes juridiques sont possibles. Parmi elles, l’entreprise individuelle (EI) ou « Sole proprietorship » à Singapour. Proche de l’EI française, elle présente les mêmes inconvénients, en particulier l’absence de personnalité juridique propre. A travers les caractéristiques de la Sole proprietorship, nous allons comprendre pourquoi ce n’est pas le statut le plus adapté pour implanter une entreprise française à Singapour..

 

Qu’est-ce qu’une sole proprietorship à Singapour ?  

La sole proprietorship est une entreprise individuelle singapourienne, qui peut être détenue par une personne physique ou une personne morale.  

Ses principales caractéristiques sont :  

  • l’absence de création d’une nouvelle personnalité juridique, distincte de celle de son propriétaire ;  
  • la responsabilité illimitée du fondateur : le créateur doit donc assumer toutes les dettes de la sole proprietorship ;  
  • l’existence de l’entreprise individuelle est intrinsèquement liée à celle de son propriétaire : elle cesse d’exister avec le décès ou la déchéance du propriétaire.

Pour créer une sole proprietorship à Singapour, vous devez respecter les conditions suivantes :  

  • avoir plus de 18 ans pour une personne physique ;  
  • être un citoyen singapourien, un résident permanent ou une personne éligible à la délivrance d’un FIN (foreign individual number). Le FIN est délivré aux personnes étrangères qui travaillent et possèdent un visa de travail à Singapour, comme l’EP (employment pass) délivré par le MOM (ministry of manpower).

Bon à savoir :  

Après la création de l’entreprise individuelle, le créateur doit maintenir à jour ses contributions au titre de Medisave. Dans le cas contraire, l’entreprise peut faire l’objet d’une radiation anticipée.

Quelles sont les conditions à respecter pour une personne morale étrangère ?

Une personne morale étrangère peut donc créer une entreprise individuelle à Singapour, à condition de nommer au minimum un représentant résident local 

Le représentant peut être un citoyen de Singapour, un résident permanent (PR permanent resident) ou un titulaire d’un visa de travail de type EP. Les détendeurs d’un FIN devront vérifier leur éligibilité auprès du MOM avant de s‘engager. comme représentant autorisé.   

La demande de création de la sole proprietorship s’effectue via un agent enregistré comme Pramex.

Bon à savoir  

Le mandataire local est nécessairement une personne physique majeure et dotée de la capacité juridique. Ce représentant autorisé doit accepter la mission et l’enregistrer auprès de l’ACRA, à travers les e-services Bizfile. En effet, la détention du Singpass est indispensable pour enregistrer la sole proprietorship à Singapour.

Quelles sont les modalités de création d’une sole proprietorship ?

Comme toute entreprise, les formalités de création d’une sole proprietorship s’effectuent auprès de l’ACRA (accounting and corporate regulatory authority).   

Les étapes de création sont les suivantes :  

  • validation du nom de l’entreprise individuelle,  
  • description de l’activité principale,  
  • domiciliation locale de l’entreprise,  
  • copie du passeport du propriétaire ainsi que son adresse locale (ou éléments du représentant local),  
  • déclaration de conformité.  

Comme toujours à Singapour, toute modification d’un élément transmis est à fournir dans les 14 jours à l’ACRA.  

La sole proprietorship est enregistrée pour un an renouvelable.

 

Les obligations post-création à Singapour  

La sole proprietorship doit élaborer ses comptes annuels pour répondre aux exigences de la fiscalité des entreprises à Singapour. Toutefois, elle est dispensée d’audit et n’est pas tenue de déposer ses comptes annuels auprès de l’ACRA.

C’est le propriétaire qui doit effectuer une déclaration de revenus annuels incluant les revenus de l’entreprise individuelle. Aussi, il sera imposé au titre de la fiscalité des particuliers 

Vis-à-vis des tiers, l’entreprise individuelle s’assure que ses factures et ses documents commerciaux comportent le numéro d’immatriculation en tant qu’entreprise individuelle, ainsi que sa dénomination et son statut. 

 

Si le statut juridique de sole proprietorship à Singapour peut sembler simple, nous déconseillons cette forme à toute entreprise française qui souhaite s’implanter. Adaptée aux travailleurs indépendants locaux, l’entreprise individuelle n’est pas la meilleure solution pour créer une filiale singapourienne. La fiscalité, la responsabilité illimitée et l’absence de personnalité juridique sont des défauts rédhibitoires, d’autant plus qu’il existe des alternatives, comme la Private Limited Company Singapore. Cette dernière est plus simple à mettre en place.

La création d’une société à Singapour n’est pas complexe, mais nécessite d’avoir en amont les bonnes informations. Cela permet de choisir le meilleur statut juridique pour votre filiale. Un statut adapté dans un pays ne le sera pas dans un autre. Le meilleur exemple est le bureau de représentation à Singapour, qui ne fonctionne pas de la même manière qu’en France.

Notes : Le présent article concerne des informations d’ordre général, qui ne constituent pas un conseil. Nous vous invitons à nous consulter pour de plus amples précisions.